audio : Une Bergerote– Attaingnant ed. (1529)

 
Une Bergerote f.44v
Tres breve et familière introduction – Attaingnant ed. (octobre 1529), par Cyril Gilbert :
 
 

Une petite Bergerote tirée du premier livre de luth imprimé en France en 1529, enregistrée avec des micros positionnés assez proches d’un petit luth au son assez sec (je ne suis pas ingénieur du son et je fais ce que je peux !)

La bergerote est à rapprocher de la bergerette, un genre poétique et musical qui apparaît durant la seconde moitié du XVe siècle. Il faut s’imaginer quelque chose de plutôt champêtre, de pastoral, en lien avec la nature. Comme l’indique l’édition d’Attaingnant, cette bergerote est une chanfon reduicte en la tablature de lutz ; une pratique très courante à cette époque.

Notez la typographie de l’édition de 1529 dans le facsimilé ci-dessous, les lettres de la tablature sont des majuscules. Elle est assez différente de celle employée pour le recueil imprimé et publié en 1530 (voir enregistrement précédent), par Attaingnant. On a alors des minuscules ; ce qui sera la norme par la suite dans la tablature française.

 
facsimilé de la pièce en tablature :
 

 

Cette Bergerote est tirée du même recueil que la pièce d’où vient cela enregistrée avec Sandra.

Si au XVè siècle la forme de la bergerette est du style virelai ou rondeau, au XVIè siècle Tielman Susato donne ce nom à des basses danses instrumentales. Ici, cette bergerote semble assez bien coller à la forme basse danse (d’où ma petite coda) et du coup, pour le côté champêtre, il faut bien chercher… Si j’avais à la rejouer demain, je ferais très probablement autrement et avec un fa# qui fait moins la tête. Mais bon, j’aime bien l’idée d’enregistrement d’un jour (ou d’un soir), qui ne vaut que pour aujourd’hui, avec ses humeurs… (de toute façon, la musique ancienne ça sonne toujours un peu faux, non ?)