audio : A Treble, London Ms (1595)

 
A Treble, London BM Add Ms 31 392 (1595).
par Cyril Gilbert & Cyril Gilbert (!) :
 
 

Les duos de luths étaient très courants dans l’Angleterre élisabéthaine (dernier quart du XVIè tout début XVIIè). Ces duos furent joués et appréciés pendant une période de cinquante ans. La forme Treble and Ground est la plus ancienne et la plus populaire de ces duos de luths. Si la virtuosité était de mise, notons le caractère pédagogique de ces pièces qu’on peut voir comme des études musicales en vue de l’apprentissage de l’instrument. Les duos suivaient une forme soprano-basse : un luth répétait une progression harmonique, le ground, pendant que l’autre joueur exécutait une série de variations, le treble, les notes aiguës qui gazouillent gaiement… et parfois méchamment. Treble est d’ailleurs le nom donné à la corde seule, la plus aiguë du luth, qu’on appelle la chanterelle en France. Il existe aussi ce qu’on appelle des treble lutes…

Le duo joué ici est juste une petit entrée en matière. Il y a des pièces nettement plus sophistiquées ! On reconnait tout de suite ce style de pièces très anglaises.

Il est souvent plus agréable de faire de la musique avec quelqu’un d’autre que de jouer seul. Pour le coup, n’ayant pas de luthiste sous la main, je me suis essayé au re-recording (un terme franglais !) : je me suis enregistré sur moi-même. Je fais donc le ground et le treble. Ayant l’expérience de ces pièces avec des amis musiciens, la moindre des choses que l’on puisse dire c’est que ce n’est pas particulièrement agréable d’être au four et au moulin. Si désormais il n’y a plus trop de problèmes de latence dans les systèmes informatiques, on perd le plaisir d’être en phase musicale avec l’autre joueur, de sentir sa présence : le jeu est nettement moins naturel et donc musical. Disons que c’était justement un exercice à la maison 😉 .

Partition en tablature disponible dans la méthode verte de P. Boquet aux éditions de la Société Française de Luth…